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croisade contre les albigeois.

cheront qu’on aborde les palissades. Par les archères et les fenêtres [6325] on voit les archers qui défendent les parapets et les flancs avec des arcs de tout genre, arbalètes et arcs à main ; de carreaux et de flèches il y a de pleines cuves. Partout à la ronde, la foule du peuple, armée de haches, de masses, de bâtons, [6330] les dames et les femmes portant dans des vases des pierres toutes prêtes, soit grosses soit petites. La ville est bien garnie sur ses faces, et les assaillants rangés en bon ordre, munis de feu, d’échelles, de pierres .....[1] [6335] occupent en mainte manière les tranchées. Gui, Amauri, Sicart[2], Folcaut, couverts de toutes armes, marchent en tête, avec leurs belles compagnies jusqu’au pied des fossés. La ligne d’attaque s’approche, et aussi la journée périlleuse. [6340] Que Dieu veille sur le droit !

CLXXXVIII.

Que Dieu veille sur le droit, lui qui connaît la vérité ! car le cardinal et les évêques et le légat éminent, et l’abbé et le prévôt, l’évêque [de Toulouse] et les clercs prient sainte Marie et la vraie Trinité [6345] de défendre la ville comme le mérite une ville condamnée[3], et de protéger leur droit et leur loyauté, et le comte de Montfort et son noble baronage, et son enseigne au lion découpé. Mais l’agitation de l’air, les gonfanons qui frétillent, [6350] le

  1. Faichals ? De lourdes pierres, selon M. Chabaneau.
  2. Sicart de Montaut ? voy. plus loin la note du v. 7815.
  3. C.-à-d. qu’ils prient Dieu de ne pas défendre la ville.