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croisade contre les albigeois.

tagut [1], portait son enseigne, ce qui leur a relevé le moral. [6010] Il[2] descend à terre et se porte en avant, aux cris de Foix ! et de Toulouse ! Là où ils se montrent on se cogne : dards et masses, brans émoulus, pierres, flèches et menus carreaux [6015] se pressent drus comme la pluie. Du haut des maisons, avec les pierres anguleuses les habitants brisent les heaumes, le cristal[3], les écus, les poings et les jambes, les bras et les corps. De mainte façon ils ont vigoureusement combattu. [6020] Coups et horions, clameurs et vacarme leur[4] ont mis au cœur le trouble et la crainte, et [les défenseurs] ont enfoncé et enlevé les débouchés et les passages. Ils les poussèrent, se défendant, perdant du terrain, fuyant, vaincus ; [6025] puis, leur force et leur courage croissant, ils les rejetèrent hors de la ville. Alors ils[5] remontèrent et coururent tous droit au jardin Saint-Jacques[6], où ils sont arrivés par derrière. Mais à l’intérieur de la ville il en resta de morts et d’étendus. [6030] Des chevaux et des cadavres qui restèrent en leur possession, la terre et le

    nos 3205 et 3222). Il est aussi témoin à un acte d’hommage au comte de Foix Rogier Bernart, par conséquent entre 1223 et 1241 (la copie de cet acte, Doat, CLXIX, 152, porte la date impossible 1210). En outre il existe une tenson d’un « Peire de Durban » avec le troubadour Peironet (voy. Archiv für das Studium der neueren Sprachen, XXXIV, 193).

  1. Probablement Montégut, cant. de Varilles, arr. de Pamiers, à une dizaine de kil. au N.-O. de Durban (Ariége).
  2. Sans doute Rogier Bernart.
  3. Qui ornait les heaumes.
  4. Aux Français.
  5. Les Français.
  6. La rue Saint-Jacques est tout auprès de la porte de Montoulieu, dans la direction du nord.