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introduction, § vi.

2° À la fin du xve siècle, Bertrandi, dans son ouvrage imprimé en 1515 sous le titre Opus de Tholosanorum gestis, en cite deux vers, les vers 3806-7, qu’il affirme avoir lus sur la tombe du comte Raimon VI[1]. Catel a contesté l’existence de cette inscription[2] ; D. Vaissète va jusqu’à supposer qu’elle a été imaginée par Bertrandi : « En effet », dit-il, « Raymond n’ayant pas été inhumé, on ne peut lui avoir dressé d’épitaphe[3]. » Que les vers en question aient servi d’épitaphe à Raimon VI, est en effet une assertion qui peut être contestée, mais il est sûr qu’ils ne sont pas de Bertrandi, puisqu’ils se lisent dans le poème, et comme la leçon en est un peu différente de celle qui se lit dans le ms. de La Vallière, il faut supposer qu’ils viennent originairement d’un autre ms.

3° L’auteur d’une chronique du Quercy, qui vivait au commencement du xviie siècle, et dont l’œuvre est conservée à la bibliothèque de la ville de Grenoble, Guion de Malleville, rapporte à l’année 1228 un fragment du poème, 38 vers en tout (vv. 1371-1410) qu’il a dû tirer d’un ms. distinct de celui qui nous est parvenu[4].

4° Le poème a été mis en prose au xve siècle d’après un ms. un peu différent de celui que nous possédons. Il existe trois mss. de cette rédaction en prose, tous trois du xvie siècle : à Paris, Bibl. nat. fr. 4975 (anc. 9646) ; à Carpentras, Peiresc, n° 59[5] ; à Toulouse, n° II, 57. Les deux premiers de

  1. Voir au t. I de la présente édition la note des vers 3806-7.
  2. Hist. des comtes de Tolose, p. 319.
  3. Hist. de Languedoc, III, 324.
  4. M. Lacabane, directeur honoraire de l’École des chartes, possède une copie de cette chronique faite sur le ms. de Grenoble, qu’il a bien voulu me communiquer. C’est d’après cette copie que j’ai noté dans mon édition les variantes fournies par cet extrait.
  5. Lambert, Catal. des mss. de Carpentras, II, 397.