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croisade contre les albigeois.

temps sera décidé [4240] qui doit avoir la terre et désormais commander, car nous avons connu le mal, et nous avons éprouvé que les clercs mentaient quand ils disaient qu’en mettant tout à feu et à sang, qu’en forçant notre seigneur à fuir exilé, [4245] nous obéissions à Jésus-Christ. Désormais nous suivrons une voie par laquelle chacun pourra faire le salut de son âme. Pensez à vous servir de toutes vos armes ; tenez-les prêtes pour en bien frapper. [4250] Celui qui se comportera en homme vaillant en aura bonne récompense de Dieu et du comte, et son lignage sera à tout jamais enrichi. » Guiraut Adémar leur a dit : « Barons, soyons vaillants, solides et prêts à bien faire, [4255] car nous allons recevoir l’attaque : je connais leur hardiesse. Si à la première attaque nous pouvons tenir, à nous sera l’honneur de les avoir déconfits. » À ce moment commence l’attaque, le bruit, le cri ; et les cornes, les trompes, les clairons retentissants [4260] ont mis en rumeur toute la rive et le camp. Ils[1]

    signifie « être décapité », voy. Cotgrave). Cf. aussi ces vers du sirventès de G. Figueira (Bartsch, Chrest. provenç. 203-4) :

    Car de mal capel
    Etz vos e Cistel,
    C’a Bezers fezetz faire
    Mout estranh mazel.

    Marcabrun, parlant de la décadence de Jeunesse (Jovens), dit : Capel a vestit d’avols critz (Mahn, Ged. d. Troub. n° 306) ; et on lit dans une pièce de P. Vidal (édit. Bartsch, p. 59) :

    Liatz a la coa d’un taur
    Degr’esser frustatz pel mazel
    D’Ast, on vesti l’orre capel
    De tracion...

  1. Simon et les siens.