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croisade contre les albigeois.

sait lancer, tellement que de toutes parts vous ouïrez crier : Qu’elle tombe sur le pécheur[1] ! »

CLI.

Qu’elle tombe sur le pécheur ! et Dieu garde celui [3595] qui doit tenir la terre, et délaisse l’autre !

Le seigneur pape revient de prononcer son arrêt, lui et les évêques qui l’ont amené à se décider [en leur sens], et il confirme la terre au comte de Montfort[2].

  1. Je ne vois rien qui puisse s’appliquer ici dans les prophéties de Merlin telles qu’elles se trouvent dans Geoffroi de Monmouth. Mais, dans une rédaction très-différente et beaucoup plus longue, il y a un chapitre ayant pour rubrique « De une pierre qui tuera le géant devant Iherusalem », où on lit qu’un géant viendra attaquer Jérusalem et en abattra les murs avec une massue de fer. « Mais le miracle de la vertu de Dieu le tuera, et ce sera une pierre qui sortira d’une perrière qui parmy le chief le frappera, et par celluy coup mourra celluy geant payen » (Les prophéties de Merlin, édit. A. Vérart, 1498, fol. lxxxiiij v° ; éd. de la veuve J. Trepperel, fol. lxviij v°).
  2. Voici tout ce que P. de V.-C. (début du ch. LXXXIII) nous dit des scènes qui occupent ici environ 500 vers : « Anno Verbi incarnati .MCCXV., mense Novembri, dominus papa Innocentius III, convocatis patriarchis, archiepiscopis, episcopis, abbatibus et aliis ecclesiarum prelatis, in Lateranensi ecclesia celebravit, in urbe Roma, generale concilium et solemne. Inter alia quæ ordinata fuerunt in concilio et statuta, tractatum fuit de negotio fidei contra hæreticos Albigenses. Venerant enim ad concilium Raimundus, quondam comes Tolosanus, et filius ejus Raimundus, comes etiam Fuxi, pacis et fidei manifestissimi turbatores, supplicaturi concilio pro recuperatione terræ suæ quam perdiderant divina disponente censura, suffragante auxilio signatorum. Comes vero nobilis Montisfortis misit illuc fratrem suum germanum, Guidonem de Monteforti aliosque fideles nuncios et discretos. Verum quidem est quod fuerunt ibi aliqui, etiam quod est gravius de prælatis, qui negotio fidei