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croisade contre les albigeois.

vivres leur manquent ; ils n’en purent avoir mie[1]. Plus d’un mois et demi ils restèrent en cette situation, et puis vint la masse et la grande compagnie des croisés d’Allemagne et de ceux d’Italie, et des barons d’Auvergne et de ceux d’Esclavonie. [2355] Qui avant, qui après, ils (les partisans de Raimon) se mettent en route : ils n’attendirent pas qu’ils fussent à la distance d’une lieue et demie quand ils les virent venir.

CXII.

L’ost [des croisés] fut merveilleusement grande, comme vous entendez dire : par toute la terre on commence à fuir. [2360] On abandonne Montferrand et les Cassés. Tous s’en vont à Toulouse : il ne reste au pays homme qui ait pu se mettre à l’abri. Au pont d’Albi, là-haut, ils (les croisés) commencent à venir. Rabastens et Gaillac ne purent faire autrement [2365] que de se livrer à leur discrétion[2], et c’est pourquoi ils s’enfuyaient, car on devait se mettre à l’abri. Ceux de Saint-Antonin firent acte de hardiesse, poussés par Azémar Jordan[3] ; mais quand

    ch. LX (Bouquet, p. 58 d e) le récit des merveilles que les croisés accomplirent sans résultat au siége de Saint-Marcel. P. de V.-C. est d’accord avec G. de Tud. pour la levée du siége (Bouquet, p. 59 c), mais il n’attribue qu’un mois au siége entier (p. 58 e), tandis que G. de Tud. le fait durer de l’Épiphanie à Pâques. Une charte de Simon, donnée à Albi le 3 avril 1212, est publiée dans le Gall. Christ., I, Instr. p. 10 (Molinier, Catalogue, n° 50).

  1. P. de V.-C. dit la même chose, Bouq. 58 e.
  2. Traduction douteuse ; s’adobessan n’est pas clair. P. de V.-C. (Bouq. p. 61 c) : « Dicamus breviter quod illa tria castra nobilia, videlicet Rabastens, Mons-acutus, Galliacum.... tunc quasi uno die, sine obsidione et difficultate aliqua, se nostro comiti reddiderunt. »
  3. Ce personnage ne figure pas dans la liste, du reste bien