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croisade contre les albigeois.

Garde, Puycelsi qu’il aimait, Saint-Marcel[1] et La Guépie ; il est allé partout. Là fut pris Paris[2] que le comte assiégea. Ceux de Saint-Antonin revinrent à lui ; Montaigut se rendit avant que le mois fût passé. [2320] Sauf Bruniquel, il reconquit tous les châteaux. On leur faisait croire (aux habitants), foi que je dois à Dieu, que le comte de Montfort avait été chassé du champ de bataille, et qu’il s’était enfui en sa terre natale, et que jamais croisés en toute leur vie [2325] ne viendraient en la terre, car le plus grand nombre en était tué. Mais avant une demi-année tout aura changé pour eux, car le comte de Montfort a amené des Français[3]. Bientôt à Thouels[4], qu’on lui a livré, il tua tous les vilains qu’il trouva ; [2330] puis il passa le Tarn sans gué, à l’aide d’un pont qu’il y avait en la cité d’Albi. Alors il prit Cahuzac après deux jours de siége[5]. Puis il envoya chercher le comte Baudouin à Bruniquel, où il était, et celui-ci y vint de gré [2335] avec ses chevaliers.

  1. Cant. de Cordes (Tarn), voy. Rossignol, Monographies du Tarn, III, 124.
  2. Parisot, cant. de L’Isle (Tarn) ? La prise de ce lieu n’est pas mentionnée par P. de V.-C.
  3. C’étaient des renforts amenés par Robert Mauvoisin ; voir P. de V.-C., début du ch. LIX.
  4. Arr. de Saint-Affrique (Aveyron) ; « Castrum in Albiensi dioecesi quod dicitur Tudelle, et erat patris Giraldi de Pepios (cf. v. 940), illius pessimi traditoris. » P. de V.-C. ch. LX, Bouq. 58 a.
  5. Cahuzac-sur-Vère, cant. de Castelnau de Montmiral (Tarn) ; Rossignol, Monogr. III, 304. — P. de V.-C. (ch. LX, Bouq. 58 b) dit que le siége de cette ville eut lieu « media hieme » (ce que va préciser G. de Tud. au v. 2338), et qu’elle ne fut prise que « per multos labores et angustias ».