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[1211]
croisade contre les albigeois.

dront, disent-ils, Montréal et Fanjaux ; [1960] jusqu’à Montpellier ils chevaucheront de force, puis ils conquerront Lavaur à leur retour, et tout Albigeois.

LXXXIX.

Grande fut l’ost de Toulouse, puissent Dieu et Foi me venir en aide ! Les chevaliers français sortent de Carcassais[1] ; [1965] et il y avait [dans l’ost] de routiers Navarrais et Aspois plus de mille cinquante-trois à cheval. Il y avait des Gascons et des Caourcins et des Agenais. Bannières au vent ils s’en vont en Lauragais : ils ne pensent trouver personne jusqu’en Biterrois. [1970] Et le comte de Montfort appela aussitôt tout autant qu’il put de Français. Il a fait mander le vicomte de Donges[2], monseigneur Bouchart[3], qui est dans Lavaur et tous les autres, loin et près, [1975] et

  1. Cette phrase (v. 1964) semble interpolée. Il paraît sûr, contrairement à l’interprétation de Fauriel, que le détail qui suit (1965-9) se rapporte à l’ost de Toulouse et non aux croisés.
  2. C’est sans doute ce personnage que P. de V.-C. (ch. LVII ; Bouquet, 54 a) appelle « vicecomitem Donges ». Le vicomte de Donges figure parmi les otages donnés à Philippe-Auguste par les seigneurs de l’Anjou et de la Touraine, vers 1203 ; voy. G. Dubois, Recherches sur la vie de Guillaume des Roches, dans la Bibl. de l’Éc. des ch. XXXIV, 527. On peut sans hésitation identifier ce personnage avec un Roardus vicecomes de Ungia ou de Ungiis, témoin en 1209, 1211 et 1212 à divers actes du sire de Montfort (Doat, LXXV, 4, 6, 15 ; Molinier, Catalogue, nos 35, 36, 42, 48), et avec le Roardus de Dongiis au sujet de qui une sentence arbitrale fut rendue en 1219 par le duc de Bretagne (Morice, Preuves de l’Hist. de Bret. I, 841-2). Donges est actuellement une commune importante du canton de Saint-Nazaire, Loire-Inférieure.
  3. Bouchart de Marly.