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croisade contre les albigeois.

le comte de Foix ; là-haut à Auterive[1]. Tout cet été ils iront en ost sur ses terres, [1875] car c’est ce qu’ils ont le plus à cœur.

LXXXIV.

Sur le comte de Foix, quand paraissent l’aube et le jour, marchent le comte de Montfort et le plus grand nombre des croisés. Et le comte d’Alos[2] s’en retourne, ayant fait un long séjour. Il désirait vivement la paix avec Toulouse, [1880] n’étaient les Français, les princes, les comtes, l’évêque[3] et l’Église et les prêcheurs[4] qui parlent des hérétiques et de leur folle erreur. Aux Cassés[5] on en trouva, cachés en une tour bien quatre-vingt-quatorze de ces traîtres insensés, [1885] que ceux de Roqueville[6], qui leur étaient amis, y tenaient cachés malgré leur seigneur[7]. C’est ce que

  1. Ch.-l. de cant. de l’arr. de Muret, sur l’Ariége.
  2. Voy. la note de la trad. sur le v. 1659 ; si l’on admet, avec la réd. en pr., qu’il s’agit ici du comte de Chalon, on pourrait corriger le v. 1878 ainsi : Quel coms de Chalo torna, en supprimant s’en ; cf. v. 1911.
  3. Folquet de Marseille.
  4. Les Dominicains.
  5. Les Cassés, Aude, arr. de Castelnaudary.
  6. Comm. de Montgiscard, arr. de Villefranche.
  7. La prise des Cassés, mentionnée incidemment par G. deTud.. n’est pas ici à sa place chronologique : elle eut lieu avant celle de Montferrand, racontée dans les tirades LXXII-LXXIV ; voy. P. de V.-C., fin du ch. LIII. L’historien du sire de Montfort ne fait point mention des habitants de Roqueville, et n’évalue qu’à soixante environ le nombre des hérétiques que les croisés « cum ingenti gaudio (cf. ci-dessus la note de la trad. sur le v. 1558) combusserunt ». G. de Puylaurens paraît suivre P. de V.-C. en l’abrégeant et en l’adoucissant.