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croisade contre les albigeois.

craintes : étant au nombre des routiers, il s’attend à mourir sur l’heure. Au dehors, parmi les assiégeants, était le comte d’Alos[1]. [1660] Si Jésus-Christ n’y pourvoit, qui a pouvoir sur toutes choses, tous seront tués ou pris avant le coucher du soleil, car le château est faible, dégarni et privé de toute défense.

LXXIV.

Les barons de l’ost font crier l’assemblée, [1665] que tous aillent ensemble combler les fossés ; et

  1. Ce personnage reparaît encore au v. 1878. On le voit alors quitter la croisade après la levée du premier siége de Toulouse. Dans le second cas Fauriel traduit, sans raison apparente, d’Alos par d’Alen. Il ne peut guère s’agir du comte d’Alost. (Flandre orient.) Philippe, en même temps marquis de Namur (voy. Butkens, Trophées du duché de Brabant, II, 175), qui eût été plutôt désigné par ce dernier titre, et qui d’ailleurs ne paraît pas avoir pris part à la croisade. Il faut écarter pour le même motif le comte de Los Louis II (Art de vérif. les dates, III, 142). Il y avait une seigneurie d’Alos qui au xve siècle appartenait à une branche de la famille des Raimon Roger de Cominges (P. Anselme, II, 657 c) ; mais les seigneurs d’Alos, assurément fort obscurs au xiiie siècle, n’avaient pas le titre de comte, et n’auraient sans doute pas marché avec les croisés. Un certain Pierre d’Alos figure, en 1200, dans la liste des croisés donnée par Robert de Clari (édition Hopf, p. 2), mais n’est pas mentionné par Villehardouin, de qui la liste correspondante (de Wailly, § 6) porte beaucoup de noms en commun avec celle de Robert de Clari. C’était probablement un personnage peu important. La difficulté d’identifier le comte d’Alos porte à croire que ce nom peut bien être corrompu. La réd. en pr. fournit une correction assez incertaine. Ici elle ne mentionne pas le comte d’Alos, mais au v. 1878 elle le remplace par le comte de Chalon. Il ne serait pas impossible que telle fût la vraie leçon, bien qu’on puisse s’étonner que le copiste ait fait deux fois la même faute.