garnisons du comte [de Toulouse] qui ont abandonné ce château (Alby)[1] ne pensent pas que de leur vie les croisés y viennent. Dieu, qui est plein de miséricorde, fit alors un grand miracle : l’hiver était plus beau que ne fut jamais l’été[2]. Je reviens à mon récit, car je me suis trop attardé. [1320] Quand le comte de Toulouse sut, ce qu’on lui a conté, que Termes était pris, il est allé vers Saint-Gilles à une grande assemblée que le clergé a réunie, l’abbé de Cîteaux et les croisés, car Milon était mort[3], enseveli et enterré. [1325] Le comte y a mené monseigneur Gui Gap de porc[4], le meilleur
- ↑ J’ai imprimé v. 1315 qu’el selon la traduction de Fauriel : « que l’on a mise dans le château », mais le sens pour lequel je me décide actuellement exige quel (= que lo).
- ↑ On ne voit pas bien en quoi consiste le miracle, ni surtout à quoi il sert. Il y a peut-être ici une lacune ; toutefois la réd. en pr. n’en laisse rien apercevoir.
- ↑ Le légat Milon mourut à la fin de l’année 1209. Son nom est accompagné de l’épithète bonæ memoriæ dans des lettres d’Innocent III du 23 janvier 1210 n. s. (XII, CLIV et CLXIX ; Potthast, n° 3883).
- ↑ Ce personnage est témoin dans un acte de 1210 ; voir la note 3 de la page suivante. — Ce nom n’est pas sans exemple, car un autre Gui Cap de porc figure dans un acte de 1260, Petit Thalamus de Montpellier, p. 154.
son poder e ma » (p. 29). Fauriel (p. XCXIX) propose dubitativement Albas, qui est un lieu situé à l’est de Termes. — P. de V.-C. ne mentionne pas spécialement la prise d’Albi, mais l’indique implicitement dans cette phrase du ch. XLII : « Omnia fere castra Albiensis territorii citra Tarnum fluvium (ce qui peut s’appliquer à Albi) sub eodem temporis spatio recuperavit nobilis comes Christi » (Bouquet, XIX, 40 a). — Depuis plusieurs mois déjà, à la date du 28 juin 1210, le pape avait confirmé à Simon de Montfort la possession de la cité d’Albi dont il le considérait dès lors comme maître (Teulet, Layettes du Trésor, n° 927).