monde leur court sus et leur porte haine [1055] plus qu’à gent Sarrasine.
Seigneurs, ce fut en été, quand l’hiver décline, que le doux temps revient et que renaît la chaleur. Le comte de Montfort se prépare à aller en expédition. Devant le château de Minerve qui est vers la mer[1] [1060] il mit le siége, car telle était sa volonté ; et il dresse ses catapultes, et fait Malevoisine[2] de ses autres pierrières dame et reine. Il détruit les murs élevés et la salle de pierre maçonnée en mortier de sable et de chaux, [1065] qui avaient coûté force bons deniers et force masmudines[3]. Si le roi de Maroc avec sa gent Sarrasine en faisait le siége, par sainte Catherine ! il ne leur ferait pas pour un angevin de dommage ; mais contre l’ost de Christ, qui met à fin
- ↑ Par rapport au lieu où écrivait l’auteur, car Minerve (canton d’Olonzac, arrondissement de Saint-Pons, Hérault) est à près de 40 kil. de la mer. Les ruines du château subsistent encore. C’est, d’après P. de V.-C. (ch. XXXVI), aux environs de la Saint-Jean-Baptiste (24 juin) que le siége commença.
- ↑ Malevoisine paraît avoir été le nom commun des machines de siége ; voy. Du Cange au mot Malveisin. P. de V.-C. fait aussi mention de cette pierrière dans le long chapitre qu’il a consacré au siége de Minerve (ch. XXXVII).
- ↑ Monnaie des Almohades ; voy. le vocabulaire.
Et Italie que l’on dit Lombardie
« ... apud Lombardos seu Ytalicos », Henri de Crissey (fin du xive siècles.) dans Thurot, Notices et extraits des mss. XXII, 131. On a vu ci-dessus Rome placée en « Lombardia » v. 50. Cf. Diez, Etym. Wœrt. II c, Lombard. Pour une application plus spéciale de ce nom, voir plus loin la note sur le v. 1263.