monne-les de poursuivre les hérétiques mêlés au peuple honnête. » Sur ce il (Arnaut) s’éloigne, à l’heure de none[1] ; il sortit de la ville, éperonnant fortement. Avec lui va l’archevêque de Tarragone [150], celui[2] de Lerida et celui de Barcelone, et du côté de Montpellier celui de Maguelone, et d’outre les ports d’Espagne celui de Pampelune, et l’évêque de Burgos et celui de Tarazona[3], ceux-là vont tous avec l’abbé.
[155] L’abbé monta aussitôt qu’il eut pris le congé, et s’en vint à Cîteaux où étaient assemblés tous les moines blancs[4] portant tonsure, à la fête de Sainte Croix, en été[5], en chapitre général, comme il est de coutume. [160] En présence de tout le couvent il leur a chanté la messe, et quand elle fut finie, il les a prêchés, et leur a dit et exposé ce qui avait été décidé. Puis il a montré sa bulle scellée à chacun, [et] expliqué comment ils doivent aller ça et là par tout le monde [165] aussi loin que s’étend la sainte chrétienté. Alors on se croise en
- ↑ Vers trois heures.
- ↑ Il faudrait l’évêque de Lerida, l’évêque de Barcelone, etc.
- ↑ Petite ville située sur la frontière de l’Aragon et de la Navarre, près de Tudèle.
- ↑ Les vêtements des Cisterciens étaient à cette époque plutôt gris que blancs, voir Du Cange, ordo griseus, et d’Arbois de Jubainville, Études sur l’état intérieur des abbayes cisterciennes, p. 134 ; cependant on les appelait aussi parfois monachi albi, Du Cange, ordo albus.
- ↑ Le jour de l’Exaltation, 14 sept. Jusqu’à l’année 1440 le chapitre général de Cîteaux, formé de l’assemblée de tous les abbés de l’ordre, s’est ouvert le 12 ou le 13 sept. ; voy. d’Arbois de Jubainville, ouvr. cité, p. 152.