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cxv
introduction, § xiii.

subjonctif en a : il ne faut pas dire fossa, fossas, fossa, mais fos, fosses, fos[1], qui est en effet plus étymologique. Néanmoins la forme avec cette terminaison a, qui fournissait une conjugaison si facile[2], se trouve déjà au xiie siècle dans le fragment de la traduction limousine de saint Jean (jaguessa, XIII, 25). Elle est des plus fréquentes dans le second poème, et y présente en certains cas cette particularité que la finale -am, -atz (1re et 2e pers. du plur.) est traitée comme atone ; voy. aux Addit. et corr. la note sur le v. 5002. Ce n’est pas là un caractère de dialecte bien important, puisque cette forme allongée se rencontre en diverses parties du Midi, mais je dois noter qu’elle n’est pas étrangère au pays de Foix d’où je suppose que l’auteur était originaire, car je trouve agessas, en 1176, dans un acte d’hommage de P. de Saint-Félix[3] au comte de Foix[4].

XIII. Conclusion.

Je terminerai par quelques mots sur la présente édition, et d’abord je parlerai du texte.

Le ms. de la chanson est assez peu correct. Les incorrections qu’il présente peuvent être distribuées en deux classes. Les unes altèrent le sens et parfois le détruisent tout à fait ; celles-ci ont pour cause l’ignorance ou l’inattention du scribe qui a exécuté notre unique ms. du poème, ou de ses devanciers. Les autres consistent en de simples modifications de forme comme on doit s’attendre à en trouver dans tout

  1. Leys d’amors, II, 396.
  2. Celle de l’imp. de l’ind., du présent du subj. dans les verbes non en ar, et des conditionnels.
  3. Canton de Tarascon-sur-Ariège.
  4. Arch. nat., J 879, n° 21.