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Sa démarche lente et tardive
L’avertissait de songer au repos :
Le seul espoir de sa vieillesse
Consistait dans ses deux enfants
De qui les soins et la tendresse
Lui faisaient oublier les outrages des ans.
« Vous êtes, ô mes fils, au printemps de votre âge,
« Leur dit-il, mes vieux jours
« M’ôtent la force et le courage
« De suivre mes travaux, d’en reprendre le cours.
« Je vais vous céder ma fortune
« Puissiez-vous, ô mes enfants,
« De cette faveur peu commune
« Être envers moi reconnaissants.
« Imitez votre vieux père
« Soyez toujours laborieux,
« Et que tout dans vos mains prospère !
« C’est le plus ardent de mes vœux ! »

Bientôt il tint ses promesses :
À ses deux fils tout est livré…
À l’instant cessent les caresses,
Le vieillard est abandonné !
On le fuit, on le délaisse,
Il est seul avec son ennui.
Plus de fils, plus de tendresse.
Avec son or, tout s’est évanoui !

Tout lui reprochait sa sottise,
Et tout la lui faisait sentir.
Cette tranquillité qu’il s’était tant promise,
Elle fait place au repentir !