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Je vais aller voir à Saint-Roch rue Saint-Honoré un prêtre Copte qui y dit la messe et qui s’appelle Icaha Scheptichi ; ce dernier me donnera des renseignements sur les noms coptes et sur la prononciation des lettres…

Je me livre entièrement au copte. Je veux savoir l’égyptien comme mon français parce que sur cette langue sera basé mon grand travail sur les papyrus égyptiens.


Il paraît d’ailleurs que les amateurs de la langue copte n’étaient pas alors très nombreux, et qu’elle donnait lieu même dans les sphères savantes à d’étranges méprises.


J’ai vu les manuscrits coptes de la Bibliothèque de l’Arsenal et j’ai ri comme de juste. Il faut avouer qu’on est quelquefois bien bête dans la capitale. Mon cœur a palpité en ouvrant la caisse ; j’ai d’abord lu sur la feuille Manuscrit Copte et cela me charmait. Mais hélas c’est du slave ou du russe tout pur ! Qu’on est bête à Paris… quelquefois !…

Je ne rêve que copte et égyptien : J’ai fait 1o Une grammaire thébaine Sahïdique la seule qui existe. 2o Une Memphitique. 3o La concordance des deux dialectes. 4o J’ai transcrit la grammaire Sahïdique en arabe, d’un manuscrit copte. 5o J’ai copié des textes. 6o J’ai fait la lettre A d’un dictionnaire Sahïdique, il n’en existe pas. 7o J’ai parachevé sept lettres d’un dictionnaire memphitique par racines. Enfin je suis si Copte, que pour m’amuser je traduis en copte tout ce qui me vient à la tête ; je parle copte tout seul, vu que per-