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à m’apercevoir que je suis devenu véritablement Parisien à la manière aisée dont je l’ai éconduite les cent mille fois qu’elle est venue m’inviter à lui lâcher mes dix-huit francs. Je crains saisie, procès, prise de corps, etc…

Enfin on a cru devoir me mettre hors de chez moi un beau soir parce que je ne payais pas. Cela était juste. Adieu, Tibi salus et nobis argentum !


La pension de table est bientôt en souffrance, comme le loyer.


C’est aujourd’hui le 29, et depuis le 12 nous jeûnons. Mme  Faujat a été malade pendant une quinzaine ; tu vois donc par là que ses finances ne sont pas dans un état extrêmement brillant…

Nous avons peine à vivre, M. Faujat n’est pas trop à son aise pour soutenir tout son ménage…

Nous n’avons plus d’argent. M. Faujat ne peut plus fournir car il a assez de peine, en travaillant du matin au soir comme un forçat pour soutenir son ménage ; encore a-t-il beaucoup de peine. J’attends de l’argent avec impatience car M. Faujat est en avant, ce qui le fatigue beaucoup, vu la gêne où il se trouve, ce dont je suis témoin journalier…

La manière vraiment paternelle dont on me traite dans cette maison me paraît mériter beaucoup d’égard et d’exactitude de ta part. J’aimerais mieux mendier mon pain ou vivre dans la dernière gargotte du faubourg Saint-Marceau que de voir