Page:La Brière - Champollion inconnu.djvu/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 49 —

gigantesque du travail suprême qui lui livra un jour la clé d’un monde enseveli. Mais déjà ses années d’étudiant, comme l’avaient fait ses années d’enfance, le préparent au résultat final. On va voir comment se continue après le collège cette ardente initiation.

Au sortir du lycée de Grenoble, son frère, cette bonne Providence que Dieu lui donna, l’amène à Paris, pourvoit à son installation, puis retourne à Grenoble, le livrant à lui-même. De loin, Champollion demeure tendrement attaché et reconnaissant à ce vigilant mentor.


Il y a longtemps que tu me prouves que moi c’est toi. Je serai trop heureux de prouver l’inverse. Mon cœur m’assure que nous ne ferons jamais deux personnes. Maudit soit le jour qui amènerait cette distinction ! Elle est impossible, puisqu’elle ne pourrait naître qu’à l’instant où je serais un ingrat ! Le présent, le passé, ce que j’étais, ce que je suis, et ce que je serai, tout m’empêchera de l’être !


L’impression du jeune homme sur Paris est d’abord fâcheuse : le pauvre petit provincial transplanté souffre de son exil.