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séductions de Paris, la magie des pompes impériales, les grâces courtoises d’une société qui renaît après vingt ans de révolution, tout cela détourne à peine le regard de l’obstiné chercheur. Pauvre, ignoré, perdu, mal nourri, mal vêtu, cet étudiant bizarre étudie avec rage. Le tableau de sa vie obscure, de ses privations, de son travail de forçat, emprunte à la lointaine époque de 1808 un intérêt, qui s’exhale, vivace et attachant, de ces pages jaunies.

Les luttes et les difficultés de cet ardent noviciat qui précéda la grande découverte et sa gloire se présenteront ici simplement et familièrement. Il ne s’agit encore que vaguement des tâtonnements, des comparaisons, des efforts, qui mettront plus tard Champollion sur la voie définitive de la lumière, qui lui ouvriront les yeux, et avec les siens, ceux de la postérité, sur le sens de l’écriture égyptienne. Cet enfantement du vrai a eu ses historiens compétents. Champollion lui-même a raconté la crise technique, la consommation