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toutes les maladies — aurait-on mal aux doigts du pied — ordonne de la tisane pectorale. Si je reste longtemps ici, je ne te promets pas de vivre

Tu n’appelleras pas ceci une rêverie ! Il y a bien longtemps qu’on me tourmente ; mais jamais on ne me porta un coup comme celui-ci. Non contents de me faire toutes sortes d’avanies (que j’ai supportées en silence), non contents d’être toujours acharnés à me poursuivre et à interpréter à leur manière mes actions les plus innocentes, ils veulent encore m’ôter les consolations ! J’avais un ami que j’ai aimé de tout mon cœur et que j’aimerai toujours. Il m’aimait autant que je l’aimais ; il m’aidait à supporter les peines et les duretés qu’on exerçait envers moi. Toujours ensemble, on ne nous voyait jamais éloignés l’un de l’autre ; il faisait tout mon plaisir, et c’est lui qui m’a soutenu jusqu’à présent. Ils viennent de le changer de division, exprès pour me désoler ! Ils lui avaient conseillé de ne plus me fréquenter.

Mon ami ne tint aucun compte de leurs conseils ; il fut toujours ma consolation, et ces monstres, irrités de le voir toujours avec moi, viennent de le changer d’étude et je ne le verrai plus qu’en passant ! Ma tête n’est plus à moi ; je suis furieux. Quand mon supplice finira-t-il ? Au reste, quoi qu’ils fassent, dussent-ils nous hacher, ils ne changeront pas nos cœurs ; que ce trait t’apprenne à les connaître !

S’il y a quelqu’un de contrarié et de malheureux dans le lycée, c’est moi ! Ils me feront perdre la tête

Je ne puis souffrir mes camarades, excepté un qui m’est bien cher, mais il est malade ; je ne puis le voir. Nous nous