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obligeantes. Mon frère pourvoit à tous mes besoins. Soyez auprès de lui l’organe de ma reconnaissance. J’espère, en mettant à profit les avantages que je dois à son amour fraternel lui prouver qu’il n’a point obligé un ingrat.

Après la question de l’argent de poche vient celle du trousseau ; elle est traitée par l’enfant avec une amusante humour :


Quant à mes habits, tu te plains toujours qu’ils sont en mauvais état : tu as raison. Ce n’est pas à moi, mon cher frère, que tu dois t’en prendre : c’est à M. Housset, et à ses subalternes. 1o Mon anglaise est en bon état, quoique raccommodée. 2o Ma veste, je l’ai mise sur le lit du domestique, (c’est l’usage) pour la faire porter au tailleur ; il ne l’a pas encore portée : je vais demain lui porter moi-même : elle a un trou au coude et est bien étroite. 3o Mon habit n’est pas déchiré, mais il est dans un tel état que bientôt il sera comme la veste et les culottes d’un arlequin, c’est-à-dire que les pièces de différentes nuances qu’il y a font un effet très pittoresque ; il est aussi extrêmement étroit. On ne veut pas m’en faire d’autre. 4o Ma culotte a été emportée par M. Rouvier ; elle a disparu ; je l’ai demandée souvent ; je vais aller vers les chefs pour la ravoir. 5o Mon gilet est en bon état. 6o Mes pantalons de crêpons je les ai envoyés au tailleur pour faire mettre deux boutons ; on me les a rapportés dans un état horrible ; je ne sais qui s’est amusé à les gâter : ce n’est pas ma faute je te jure : il faut des pièces. Nécessairement je vais faire mes plaintes au censeur, qui, à coup sûr, de peur de dépenser 4 sous, aimera mieux me voir aller tout nu. Tout le reste est en bon état excepté quelques