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Dans un temps il voulut me conter des fleurettes,
Mais mon cœur délicat l’envoyait aux soubrettes ;
Même s’il faut ici vous parler clair et net,
Je crois qu’il a souvent offensé Mahomet,
Car j’ai souvent senti de sa bouche amoureuse,
S’exhaler en hoquets son haleine vineuse !

Roxane

Tais-toi, langue d’aspic ! quand tu l’as cru constant,
Dis… tenais-tu sur lui ce langage insultant ?…
Vous vous aimez tous deux, j’en ai le témoignage…
Vois ce billet… j’étouffe et suffoque de rage…

(Elle s’évanouit.)

Atalide

Ciel ! nous sommes trahis ! ô billet malheureux !
En te perdant, hélas ! tu nous perds tous les deux !
Pleure, pleure à présent, malheureuse Atalide !…

(Elle s’évanouit.)

Roxane (regardant du coin de l’œil)

(À part.)

Sauvons ce bon billet des mains de la perfide,
Il pourra me servir contre mon vil ingrat.

(Elle retombe.)

Atalide

Je n’en puis plus…

Roxane

Je n’en puis plus…Je meurs…

Atalide

Je n’en puis plus… Je meurs…Ah ! Comme mon cœur bat !