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rabras possesseur du serpent sans queue, des cerises sans noyaux et des pommes sans pépins, objets rares et précieux qui seuls pouvaient lui faire obtenir la main de l’infante d’Angleterre ; car l’aimable Titi n’avait pas lui-même d’autre avantage sur ses rivaux que d’être le plus noble, le plus riche, le plus puissant, le plus beau et le mieux fait de tous les princes de la terre qui se disputaient la main de la fille du Sultan de la Grande-Bretagne ; cela ne suffisait point, il fallait encore posséder les trésors inestimables que le géant Fierabras avait traîtreusement enlevés au roi Arthus…


Pour prouver son amour, qu’il est beau qu’un amant
Affronte sans péril, la gueule d’un géant !


« … Le beau prince Titi suivait donc, comme nous avons eu l’honneur de le dire, le chemin de Trébizonde, il était seul… non il n’était pas seul ; la princesse Mimi lui avait donné un chien Danois ; le plus beau chien Danois de toute l’Asie ; il s’appelait Constant emblème ingénieux, touchant et sentimental de la fidélité que le prince Titi avait promise à la princesse Mimi et que la princesse Mimi avait promise au prince Titi…


Ah ! que c’est donc touchant ! quelle délicatesse !
Comme il devait aimer son chien et sa maîtresse.


« … Le prince Titi et le chien Constant cheminaient ensemble ; l’un la tête courbée, l’autre les oreilles basses ; l’un les mains dans ses goussets, l’autre la queue entre les jambes, car quoique ce chien ne fût qu’une bête, il devinait cependant que son maître, ce maître qu’il aimait de tout son cœur, était bien loin d’être satisfait et content, car il était