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gemment ; et par aventure, si on y apporte bon zèle, on connaîtra que l’on en viendrait à bout dans moins de temps qu’on n’espérât. Il semble qu’il faudrait beaucoup d’années avant que pouvoir mettre au gouvernement des églises, hommes capables de cette charge au lieu de ceux que l’on y voit.

Il vaquera un grand nombre de paroisses, si le Roi, sans exception, et sans recevoir aucune dispense, commande à ses officiers de prendre le revenu de tous les bénéfices où les curés ne résideront ; et en peu de temps tout sera renouvelé. Si on ne reçoit les résignations, je pense qu’il ne se doive aucunement faire, ou encore qu’on en reçut, et néanmoins l’évêque en fit examiner avec son coadjuteur, et inquisitions des résignataires, quel[que] provision de Rome qu’ils aient. Tout de même sorte qu’il ferait, il y pourvoirait sans désignation.

Mais il faudrait dès cette heure, sans attendre, pour faire vivre, autres bénéfices ; car il est certain que les paroisses demeurant parties comme elles sont, elles ne sont suffisantes pour l’entretien honorable du pasteur ; et aussi il est impossible de trouver si grande multitude de personnages suffisants pour administrer un si grand nombre de paroisses. Donc dès à présent l’évêque doit unir les paroisses si la vacation s’y offre, ou