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chirurgien. S’il faut déclarer les articles de notre foi, s’il est besoin d’arrêter quelque doctrine ou de donner interprétation à l’Écriture, lors faut-il déférer à l’Église et lui rendre obéissance ; et encore s’il fallait faire quelques nouvelles constitutions pour la police du clergé, il s’en faut reposer sur elle. Mais si, à faute de célébration des anciennes, le prince la voit en extrême péril et quasi hors d’espérance de salut, ne fera-t-il pas l’office de bon fils, et obéissant, de s’employer de tout son pouvoir à la relever et lui tendre la main, pour la remettre au premier chemin, duquel s’étant écartée, elle n’a jamais cessé d’aller en décadence, jusques à tant qu’elle est venue jusques à l’extrémité. Je m’assure qu’en tout ce qu’il faudra faire, il n’y aura rien que le Roi ne le puisse de son autorité, rien qu’il n’ait fait souvent et, par aventure, entreprenant plus sur les ecclésiastiques, et, pour certain, leur profitant moins qu’il ne ferait à ce coup. Voire, j’ai bien cette opinion que pour le regard de quelques articles, comme de la permission du calice aux laïcs et autres, s’il y en a de quoi il faille parler au Pape, qu’il les accordera volontiers. Autrefois, en moindre besoin, l’a-t-il accordé à l’Allemagne, et maintenant je ne fais doute qu’il ne trouve bonne cette réformation, pour ce qu’il ne pourra nier qu’il n’en faille,