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Rien ne se fasse en l’Église, je ne dis pas à prix d’argent, mais du tout où il y intervienne aucune mention de marché ou don, ni accordé ni volontaire. Que cette règle soit seulement gardée et on verra, en moins de rien, tous les abus survenus tomber de soi-même, et ne demeurer rien que la pure et saine doctrine de l’Écriture, et ce qui est des traditions des Apôtres et de l’Église ancienne, desquelles je pense l’observation être nécessaire.

J’ai mis en avant ces moyens, non pas que je pense qu’il fallût nécessairement en user ainsi, ni pour opinion que j’aie qu’il n’y eût beaucoup d’autres meilleurs expédients ; mais seulement pour montrer ce chemin, m’assurant que si ceux qui ont expérience des affaires et sont pourvus de vertu suivaient sa trace, il serait aisé de trouver ainsi une réformation qui remettrait l’Église en son honneur et première splendeur et qui ferait aimer et révérer ses ennemis. On userait d’une telle modération qu’on ferait d’une pierre deux coups, de tant qu’on donnerait sa première forme à l’assemblée de Dieu, et si, on s’accommoderait à ceux qui s’en sont séparés pour les y rappeler : ce que je pense être nécessaire, comment que ce soit, afin qu’il n’y ait point deux Églises ni deux polices, qui est la vraie semence de tous les malheurs du monde, qui nous sont déjà sur