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Après ce prêche, une prière, et puis soudain la communion. Ainsi on suivra la même forme qui est mot à mot déduite par Justin martyr, en la seconde apologie pour les Chrétiens.

Deux ou trois semaines devant, aux prêches du matin, les prêcheurs pourront avoir apprêté leur troupeau à communier dignement, et disputer encore s’ils veulent éprouver notre doctrine ; et aussi aux sermons d’après dîner, sans rien débattre, le prêcheur pourra avoir disposé la conscience des auditeurs.

Quant au sacrement de pénitence, il n’y faut avoir occasion d’estriver, sinon pour le regard de la confession ; mais, pour tant générale que soit la coutume de l’Église que chacun confesse ses péchés, toutefois c’est aussi la coutume qu’on ne recherche point qui s’est confessé, ni qui ne s’est pas. Je ne suis pas d’avis d’user maintenant d’une recherche curieuse lorsqu’il en est moins besoin, même que si l’Église comme bonne mère attend patiemment et supporte ses enfants égarés, je ne fais nul doute qu’avec le temps tous ne soient bien contents de revenir à une si bonne et si sainte institution que la confession, pourvu qu’elle soit remise à sa première façon, et si on en use avec plus de crainte et de respect, et principalement si la personne des confesseurs recommande la chose. Qu’il soit donc défendu