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mécontentement de personne. Car si on commence de la faire par manière d’acquit seulement, comme la plupart des choses se font, mais pour en tirer fruit, qui pourrait nier qui ne fut une sainte institution ? Et si on revenait à la première ordonnance, qu’on interrogeât ceux qui ont commencé d’entrer en l’âge de connaissance des articles de notre foi et qu’avec imposition des mains l’évêque priât sur eux, à ce qu’ils reçussent le Saint-Esprit, il ne se pourrait nier que ce ne fut selon la coutume des Apôtres, comme il se voit au VIIe des Actes, et Calvin même proteste de ne s’en offenser. Quant au surplus de la chrême, à raison de ce, on ne peut craindre qu’aucun craigne d’être en notre Église, car on sait bien que de tout temps jamais la centième partie en la plupart des lieux n’ont reçu cette onction.

Pour le regard de la communion, où semble être plus grande difficulté, si on veut entendre sans contestation à la régler, je crois, si cela était fait, que peu de gens feraient difficulté de la recevoir en notre Église. Premièrement, pour le regard de la communication du calice aux laïcs, je ne vois pas pourquoi on y doive résister et s’opiniâtrer si fort, voyant les troubles avoir passé si avant. Aucun ne nie que l’Église ne puisse accorder la communication sous les deux espèces, de [la] sorte que le pape Paul l’accorda aux Allemands.