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la, Société historique et archéologique du Périgord (1875, t. II, p. 180), l'habitation primitive aurait été détruite par l'archidiacre de Vassal de la Tourrette, qui s’empara de Sarlat en juin 1590, à la tête des Ligueurs. Ce récit est explicite en ceci et dit formellement que l'habitation fut détruite, « ledict sieur de la Torrette estant allé faire desmolir une maison nommée La Boytie, afin que ceux de la religion ne la prinssent ». Le manque absolu de caractère architectural de l'immeuble actuel confirme ce témoignage, et les batiments de la demeure conservée ne doivent pas remonter au delà des premières années du xvuc siècle.

Quoiqu’elle méritât moins cet honneur que la maison de Sarlat, la gravure l’a reproduite aussi souvent :

1° Lithographie, dans l'ouvrage de Ducourneau, la Guienne historique et monumentale (cette planche est placée à la tin de la 2** partie du second volume).

2° Lithographie de Mademoiselle Marie Payen, d`après un dessin de M. de Cerval, placée en tête de la brochure de son père sur La Boétie.

3° Gravure à l’eau-forte de M. Leo Drouyn, en tête des Remarques et corrections sur le traité de Plutarque sur l’Amour, publiées par M. R. Dezeimeris pour la Société des Bibliophiles de Gwyenne. `

4° Lithographie, dans le Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1881 (t. VIII), p. 333.

Ajoutons qu’ainsi que tous les autres biens de La Boétie, cette habitation passa en la possession de jean Le Bigot, mari d’Anne de La Boétie, et vint plus tard aux mains de la famille de Roffignac. Celle—ci la vendit, en 1650, à la famille des Veyssières de Puylebreuil. Elle passa par un mariage dans la famille des Philopald et plus récemment, par droit d'hérédité, dans la famille de Gérard du Barry, qui la possède actuellement.

III

LA BOÉTIE JURISCONSULTE.

Nous avons retrouvé quelques rapports autographes de La Boétie, faits en qualité de conseiller rapporteur. Sans être d’une importance capitale. Ces documents démontrent que le jeune magistrat était un jurisconsulte de marque, et prouvent que le corps dont il faisait partie savait apprécier les mérites de ce conseiller. Nous dresserons ici la liste des rapports qu’il nous a été permis de rencontrer aux Archives départementales de la Gironde. Nous publierons également l’un d’entre eux in extenso, afin de donner une idée du langage juridique de La Boétie. Son style, sobre et concis, contraste assez avec celui de ses collègues dont nous avons aussi parcouru les rapports.

Ces documents ont, en outre, le mérite d’être les seuls autographes actuellement connus de La Boétie, dont on n’avait jusqu’à maintenant retrouvé que la signature au bas de quelques pièces officielles. C’est pour ce motif, que nous avons fait reproduire l’un d’eux, après avoir reconnu l'authenticité de l'écriture.