Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/471

Cette page n’a pas encore été corrigée

I

 ~«»ss¤-      

‘È-~ ’*~· c_, —s·/Àx , îx —» rc; AQ? ¢ A P P E N D l C E A ~ I DE LA VÉRITABLE PRONONCIATION DU NOM DE LA BOÉTIE. Quelque spécieuse qu’elle semble tout d’aborcl, cette question est une question d’actualité, depuis que la municipalité parisienne a donné à une rue le nom du penseur périgourdin. Pour la trancher plus sûrement, nous examinerons successivement la prononciation des deux syllables qui composent le mot. I. Les voyelles oé, qu‘on est maintenant dans Pusage de séparer, se rèunissaient en diphtongue, et se prononçaient comme jadis les mots poêle ou boête (boîte), ou bien comme les mots poêle, moêlle, etc. Cela résulte de la transcription Boitie, Boytie, Boittie, qu’on rencontre fréquemment dans les titres anciens et dans les auteurs contemporains (notamment Antoine de Baif, Henri de Mesmes et Antoine de La Pujade). En patois périgourdin, cette diphtongue est reiidue par au et, de nos jours, par oï. II. Dans la deuxième syllable, le t doit être prononcé dur. Les preuves abondent pour soutenir et faire prévaloir cette opinion, mise en avant par le D' Payen. 1° C’est une tradition constante: Bayle (au mot Bongars) et Mercier de Saint-Léger (Notes manuscrites sur La Croix du Maine) en font foi. La Monnoye est on ne peut plus explicite la·dessus: « Son nom, écrit-il, qu’on prononce communément La Boécie, se doit prononcer La Boétie, comme rimant avec partie; c’est ce que j’ai su des gens du pays. » L’usage actuel du Périgord est de le prononcer de la sorte, et l’on pourrait aisé- ment rapprocher quelques noms propres modernes de cette même région, dans lesquels la. prononciation du t est identique (1). ” 20 On peut aussi le conclure de la présence simultanée de deux t dans quelques transcriptions fautives (2), et de la traduction latine Bocthus, (1) En Périgord, comme le remarque l’abbè Audierne A propos de la prononciation du nom même de La Boétie, le t dans la syllabe lit est toujours prononcé durement. Pour rendre le son doux, c’cst le z qu’on emploie (ex. 2 La Poucis, ancienne terre des Salignac-Fénelon, en Périgord), ou les deux sr (ex. : La Roussir, château des environs de Sarlat), Il serait facile de multiplier outre mesure les exemples: La Borzciic, Lacalic, La Duraniir, La Maurziis, noms de villages des environs de Sarlat; Clytis, La Rvudciiz, noms de terres, etc. (2) Maintes fois, Mus de Gournay a écrit ainsi La Boëtie avec deux I. Dans un petit volume assez rare, intitulé Recueil de liI!c'r·a!ur:, de philosophie et d'L·is!oir¢ (Amsterdam, I7}0, in-x8), on trouve (p. 38) une importante liste de corrections manuscrites aux Essais, faites par Mm de Gournay, sur un exemplaire lui ayant appartenu et qui était conservé alors dans la biblio- 49