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NOTES maintient au mot principal le role essentiel que ce mot a dans le grec, mais il cherche encore à faire passer en français l’hellénisme dont la phrase de Xénophon ofïre un exemple notable, et il croit à la possibilité 3 d’intr0duire dans notre langue un gallicisme équivalent. — La phrase grecque présente ce que les grammairiens ont appelé une attraction — (Matthiœ, Gram. Gr., § 296, 3; et 630). C’est une construction bifurquée, où le verbe, accompagné d‘abord d’un régime direct, est, aussitot après, suivi d‘une reprise par proposition complétive commandée par la conjonc- tion que (Bet), et dans laquelle le régime du premier membre devient sujet du second: Et vidit Deus Iucem quod esset boua (Genèse, I, 4). Metuo fratrem, ne intus sit (Térence, Eun., III, v. 62). Buttmann et'Burnouf (Gram. Gr., § 388, 9) avaient eu raison d`observer que ce tour spécial se _ produisait particulièrement avec les verbes olôa, zizxoüm, etc. La Boétie a cru pouvoir faire passer en français le mème idiotisme, en se servant de verbes de même signification. Un peu plus loin, dans ses vers français, il dira (p. 303, son. xxv): ' Je me sens bien que fm mi: bore ifalaine. Du reste, d’autres écrivains du même temps tentèrent de naturaliser ce ` tour grec. De Brach a dit (t. I, p. 190): Quand elle, qui le voit qu’a la mort il soupire; et l’on trouve encore dans Regnier (sat. x, 1 15): Je jugzai ce Iuurdaul, d son neg authentique, Que e'ext0it un pàiant, L`idiotisme en question n‘a pas subsisté dans notre langue; mais on voit avec quel soin il avait été essayé par les écrivains savants du xVI° siècle, et comment il entra réellement dans l'usage pendant une importante période littéraire. (R. D.) P. 151, l. 55: Le texte grec parle`d'une route de deux cents stades. M. Feugère rappelle très justement un passage de Columelle, X1, 1. P. 153, 1.45: Penible, dans le sens de: «ami du labeurn, Bla rijv çilonoviav. De Brach a donné le même sens à ce mot: De: pernibles noehen les ame: marinitrex _ Ce vers est extrait de son poème intitulé: Les Momes de Monluc. (R. D.) P. 155, l. 35 : Pour traverser à quelques pas, e’est-à-dire quelque passage. Montaigne prend le mot pas dans le sens de passage d‘un livre (Essais, I, 42 ). Voy. aussi Brantome (éd. L. Lalanne), t. III, p. 261.- Xénophon appelle xsleuorcù ceux qui étaient ainsi chargés de commander les rameurs et de leur marquer la cadence. P. 156,l. 17: Targue ou large, sorte_ de bouclier carré. Brantome (éd. L. Lalanne), t. III, p. 251 ; — De Brach (éd. Dezeimeris), t. I, p. 3; t. II, p. 25, 60. Montaigne, Essais (édition originale, réimpression Dezei- meris et Barckhausen), t. I, p. 347; t. II, ch. 10.