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NOTES 329 — de France, qui aurait dû être reproduit en variante: « sinon que comme la racine, n’ayant plus d‘humcur et aliment, devient une branche seiche et morte ». P. 11, l. 37: en est à dire, manque. Fréquente dans Montaigne et dans La Boétie (voy. Voizard, Langue de Montaigne, p. 221, et surtout Littré, Dictionnaire, v° Dire); employée également maintes fois par Brantome (Glossaire, éd. L. Lalanne, t. X, p. 238) et par Bouchet (Serées, éd. Roybet, t. VI, Glossaire, p. 98), cette expression est encore en usage en Poitou, dans le Périgord et dans la Gascogne. Sur être d dire au sens de manquer, voy. un article de M. Boucherie (Revue des langues romanes, t. Ill, p. 7 1-77), que M. Littré résume dans son Supplément. D`après M. Boucherie, cette expression représente le bas-latin habere ou esse diger, digere, dicere, qui se .trouve avec le même sens dès les textes mérovingiens. M. Boucherie pense que dicere, qui a eu le sens de plaider, a passé à celui de réclamer, et, comme on réclame ce qui manque, au sens de manquer. P. 12, l. 4: acquest, profit, gain. Montaigne a dit: « Le meilleur acquet · qu‘elle puisse faire, c'est l'affection des siens » (Essais, l. II, ch. 8). P. rg, l. 37: saouler, rassasier, assouvir. Montaigne a dit de même: « Les (choses) présentes ne nous saoulent point » (Essais, l. I, ch. 5;). P. 1;, l. 4o: Montaigne a parlé lui aussi d’une «grande boucherie» d‘ennemis (Essais, l. I, ch. go). On retrouverait aisément, dans les Essais, _ les expressions les plus énergiques de cette éloquente apostrophe. P. 14, l. 22: amour était fémininà l`origine, comme tous les substantifs venus des masculins latins en or, oris. Au XVIe siècle, amour est employé indifféremment au masculin ou au féminin. Montaigne en use ainsi; cependant il semble préférer le féminin. P. 15, l. g4: Sur cette question, Léon Feugère renvoie au Ménon de Platon. P. 15, l. 42: ministre. Brantome, au contraire, a écrit ministresse (CEuvres, éd. L. Lalanne, t. V, p. 5). P. 15, l. 44: Le D' Payen rappélle que Montaigne s‘est souvenu de la pensée et de l‘expression (Essais, l. II, cli. I2). P. 15, l.45: Montaigne, qui s`est beaucoup servi des verbes ainsi formés de la préposition entre soudée à un verbe, a usé du verbe s`entrc· connoistre: « Si la parole nous fault, nous ne nous tenons plus, nous ne nous entreconnaissons plus » (Essais, l. II, ch. 17). De Brach offre égale- înelnt une longue série de verbes formés de la sorte. Voy. œuvres poétiques, n cx, v° Entre". P. 18, l. 2: combien elles tiennent cher, combien elles estiment cher. Brantome s‘est servi de l`expression tenir cher, avec le même sens. Mon- , taigne emploie lui aussi le verbe tenir avec un adjectif: «]e tiens moins hasardeux » (Essais, I. I, ch. 20). P. 18, l. 1o: ny ·vo_yant plus d'ordre, n`y voyant plus de moyen. Mon- taigne: acomme ce bon homme n’y veit plus d’ordre,... il se frappa de son espée » (Essais, l. II, ch. 7). P. 18,1. 1;: La variante indiquée sous la ligne X7 s`applique à la lignelxgfet càoiî être complétée ainsi : « de demourer libre, comme il est nay, U1 ait e `espritn. P. 18, l. 14: adviser; nous disons encore : ct un fol advise bien un sage »