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SONNETS 305 Que mon efpoir fe renforce en croiffant, Pour l’eItoufer, cent tourmans il m’ameine Encor tous frez : lors ie me veois blafmant IO D’auoir elté rebelle à mon tourmant. Viue le mal, ô Dieux, qui me deuore. Viue à fon gré mon tourmant rigoureux! O bien heureux, &. bien heureux encore, Qui fans relafche eft touiiours mal heureux! XXVIII Si contre Amour ie r1’ay autre delïence, Ie m’en plaindray, mes vers le maudiront, Et apres moy les roches rediront Le tort qu’il faiét à ma dure conitance. 5 Puis que de luy i’endure cefte oiïence, Au moings tout haut, mes rithmes le diront, Et nos neueus, a lors qu’ilz me liront, En Poutrageant, ,m’en feront la vengeance. Ayant perdu tout 1’aife que i’auois, _ IO Ce fera peu que de perdre ma voix. S’on fçait Paigreur de mon trifte foucy, Et fut celuy qui m’a faicït cette playe, Il en aura, pour fi dur cœur qu’il aye, Quelque pitié, mais non pas de mercy. ` 39