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SONNE'IlS 301 Et alluma fa fouclie à l’heure qu’il fuit né, Et dict : « Toy 8: ce feu, tenez vous compagnie. » Elle le dict ainli, & la fin ordonnee IO Suyuit apres le lil de cefte deltinee. ' La fouche (ce dict l’on) au feu fut confommee. Et des lors (grand miracle), en vn mefme momant, On veid, tout à vn coup, du miferable amant La vie & le tifon Pen aller en fumee. XXII Quand tes yeux conquerans eftonné ie regarde, I’y veoy dedans à clair tout mon efpoir efcript; I’y veoy dedans Amour luy mefme qui me rit, Et m’y monftre, mignard, le bon heur qu’il me garde. 5 Mais, quand de te parler par fois ie me hazarde, C’eft lors que mon efpoir deffeiché fe tarit; Et d’auouer iamais ton œil, qui me nourrit, D’vn feul mot de faueur, cruelle, tu n’as garde. Si tes yeux font pour moy, or voy ce que ie dis 2 io Ce font ceux là, fans plus, à qui ie me rendis. Mon Dieu, quelle querelle en toi mefme fe dreffe, Si ta bouche &. tes yeux fe veulent defmentir? ` Mieux vaut, mon doux tourment, mieux vaut les defpartir, Et que ie prenne au mot de tes yeux la promeffe. s