Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/384

Cette page n’a pas encore été corrigée

298 ESTIENNE DE LA BoÉT1E XVII Si ma raifon en moy ûclï peu remettre, Si recouurer ailhure ie me puis, ` Si i’ay du fens, li plus homme ie fuis, Ie t’en mercie, ô bien heureufe lettre. Qui m’eult (helas), qui m’euft fceu recognoiüre, 5 Lors qu’enragé, vaincu de mes ennuys, En blafphemant, Madame ie pourfuis? De loing, honteux, ie te vis lors paroiilre, O fainéi papier; alors ie me reuins, Et deuers toy deuotement ie vins : IO Ie te donrois vn autel pour ce fait, Qu’on viii: les trai&z de celte main diuine; Mais de les veoir aucun homme n’ell: digne, Ny moi aufïi, Pelle ne m’en euü faiét. XVIII Peflois pref}; d?encourir pour iamais quelque blafme, De colere efchaufé, mon couragebrufloit, Ma fole voix au gré de ma fureur branloit, Ie defpitois les Dieux, & encores Madame, 4 Lors qu’elle, de loing, ieéte vn brefuet dans ma flamme: Ie le fentis foudain comme il me rabilloit, A