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292 ESTIENNE DE LA BOÉTIE A VIII Quand viendra ce iour là, que ton nom au vray paffe Par France dans mes vers? combien & quantes fois S’en empreffe mon cœur, Den demangent mes doits? Souuent dans mes efcris de foy mefme il prend place. Maulgré moy ie t’efcris, maulgré moy ie t’efface. 5 Quand Aitree viendroit, & la foy, & le droit, Alors, ioyeux, ton nom au monde fe rendroit. Ores, c’eft à ce temps, que cacher il te face, C’eIt à ce temps maling vne grande vergoigne. Donc, Madame, tandis, tu feras ma Dourdouigne. IO Toutesfois laifïe moy, laiffe moy ton nom mettre; A Ayez pitié du temps : fi au iour ie te metz, Si le temps te cognoiit, lors ie te le prometz, Lors il fera doré, Fil le doit iamais eitre. ' IX O, entre tes beautez, que ta conitance eft belle! C’eit ce cœur affeuré, ce courage conftant, C’eIt, parmy tes vertus, ce que l’on prife tant 2 Auiïî qu’eft il plus beau qu’vne amitié iîdelle? . Or, ne charge donc rien de ta fœur inüdele, 5 De Vefere, ta fœur: elle va ûefcartant,