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282 ESTIENNE DE LA BoE'1·1E XXII Où qu’aille le Soleil, il ne voit terre aucune, Où les maulx que tu fais ne te facent nommer ': Mais de toy icy bas qu’en doit l’0n prefumer, ` Quand de ton pere aulïî tu n’as mercy pas vne? Ta force en terre, au ciel, par tout le monde ell: vne : 5 L’oifeau par l’air volant fent la force d’aimer, Et les poilïons cachez dans le fond de la mer, Et des poiffons le Roy, le grand pere Neptune. Le noir Pluton, forcé par ta flêche meurtriere, Sortit voir les rayons de l’eftrange lumiere. O petit Dieu, le ciel, l’eau, l’air, l’enfer, la terre, IO Te crient le vainqueur! Meshuy laiffe ces traiéts; Tu n’as plus où tirer: quand aura 1’on la paix, Si la victoire, au pis, n’eft la ün de la guerre? XXIII Pay fait preuue des deux, meshuy ie le puis dire : · Sois ie pres, fois ie loing, tant mal traiété ie fuis, Que choilîr le meilleur à grand’ peine ie puis, Fors que le mal prefent me femble touliours pire. Las! en ce rude choix que me fault il eflire? 5 Quand ie ne la voy point, les iours me femblent nuits;