Page:La Boétie - Œuvres complètes Bonnefon 1892.djvu/337

Cette page n’a pas encore été corrigée

VERS FRANCOIS

DE FEV E. DE LA BOÈTIE

CONSEILLER DV ROY EN SA COVR DE PARLEMENT

A BORDEAVX


A MARGVERIIE DE CARLE

Sur la traduction des plaintes de Bradamant, au xxxm chant de Loys Arioste.

IAMAIS plaisir ie n’ay pris à changer
En nostre langue aucun œuure estranger:
Car à tourner d’vne langue estrangere,
La peine eü; grande & la gloire est legere.
5 I’ayme trop mieux de moymefmes escrire
Quelque escript mien, encore qu’il soit pire.
Si mal i’escris n’ayant prins de personne,
A nul qu’à moy le blasme ie n’en donne.
Si i’ay honneur à cela que i’inuente,
IO De cest honneur tout mien ie me contente :
Car de mes vers quelque honneur qui me vienne, ·
Prou grande elle est, puis qu’elle est toute mienne.
Vn bien tout clair ie l'aime d’auantage,
Que ie ne fais vn grand bien en partage.
15 Aussi, pour vray, d’vn ouurage viré,