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LA MESNAGERIE DE xEN©PHoN 14r femble il que fans caufe on mette le farceau par les terres? Non vrayement, dis-ie; mais maintenant ie comprens quel aduantage il y a d’amene1· des exem· 35 ples bien à propos: car tu m’as aigry contre ces mauuaifes herbes beaucoup plus, quand tu as parlé des bou·rdons, que deuant, quand tu parlois des herbes mefmes. Au relte ne faudra il pas deformais faire dgîézjîîîqe moillons? Dy moy donc aulïi ce que tu as à m’enfei— lag! 40 gnerpource regard. Ouy, dit-il,1inon qu’il fe cogneuit &m0€gmm"` à l’eü`ay, qu’encor en cela ce que ie fçais tu le fçais aul`li.Tu fçais bien doncques qu’il faut couper leublé. Et comment nele fçaurois-ie?luy dis-ie adonc. Comme donc le coupperas tu? dit-il: ou bien fi tu te mettras 45 du cofté que le vent vient, ou bien de front au vent? Non pas vrayement de front, dis-ie: car il feroit facheux, à mon aduis, & aux yeux & aux mains, de moiffonner quand le vent renuoye contre le chaume 81. l’efpi. Et rongneras tu, dit-il, le blé au bout de 50 l’efpi `ou tout contre terre? Si le chaume du blé eit court, dis-ie, ie le couperois fort bas, à ûn que la paille fuit de plus fuffifante grandeur; mais ûil eft haut, ie penferois bien faire de le coupper enuiron le ` milieu, à fin que les batteurs ne prinffent peine pour 55 neant, & ceux qui vannent ne ·f’amufent à ce qui n’elt pas befoing. Et croy que l’eitouble qui demeure, «Dw Bil eitbruilé, fait grand bien à la terre, & augmente le fumier, f·il elt meflé parmy. Vois tu, dit-il,_ ô Socrates, comment tu es trouué fur le faiét, & es 60 conuaincu de fçauoir, autant que moy, du faiét des ‘ moi1`fons?l’en fuis en grand danger, dis-ie; maisiie veux encore aduifer fi ie fçais point battre.