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LA MESNAGERIE DE xENoPHoN 139 4 diuers SL mal-aifé? Et bien, dit il, ô Socrates, à cela aduiferons nous auili: car quant à la femence, qu’il la faille ietter de la main, cela fçais tu bien, Dieu 35 mercy. ©uy,· dis-ie, car ie Pay veu faire. Or de la ietter, dit il, les vns le fçauent faire toufiours efgale- ment par mefure, les autres non. Et à cela, dis·ie, ne faut il pas de l’exercice & de Paccouftumance, comme <<L’¤¤wÉ/Fw à la main d’vn iouëur de harpe, pour fçauoir obeïr, mîgîdgl , _ , les honzfes] 49 & fe conduire au vouloir du maiitre? Ouy vrayement, mejîrcs». dit il, bien fort; mais felon que la terre eft legere, ou fort graiïe. Qu’eit-ce à. dire, dis-ie? par la legere, Terrcfegere entens tu la plus foible, &. par lagraffe, la plus forte ? grtîgéoêïgize. Ainii mefme, dit il; & te demande encore, li tu don- 45 nerois autant de femence à 1’vne qu’à l’autre, ou bien à laquelle des deux d’auantage? Au vin, dis—ie, plus Similitudes il ell; fort, & plus i’eitime qu’il y faut mettre d’eau; & rt à vn homme plus grande charge, plus il eft fort, f>il «d_7}Zà Élu'] faut porter quelque chofe; & üil falloit nourrir quel- ”"î€y;‘ÃÃÃl"” 50 que compagnie, ce feroit aux plus puiilants, & qui ont mieux de quoy, que Pordonnerois d’en nourrir le plus; mais par auanture que la terre foible deuient plus forte quand on luy baille, comme aux cheuaux, plus de grain; & Fil e-it ainü, enfeigne le moy, ie te 55 prie. Lors Ifchomache, en riant : Tu te iouës, ô Socrates, ie le vois bien. Mais fois aiïeuré qu’ayant mis la femence dans le champ, puis apres l’hyuer, lors que la terre prent grande nourriture du ciel, & quand le grain a germe, &. eft venu en herbe, ii tu le rem-· 60 barres adonc, & le recules, cela vient apres tout en blé, & la terre fe renforce dlautant, auiïi bien comme du fumier; &. ii tu. foutïres que la terre mene la