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98 ESTIENNE DE LA BoET1E aduis que les Dieux mefmes, ma femme, difent qu’ils ont auec vn grand aduifement compofé Pattelage de celte laille qu’on 3PPelle le malle & la femelle, à fin qu’eftant la couple telle, elle iiaccommodaft foy-mefme d’infinies commoditez pour la focieté. Premierement, 5 à fin que la race des animaux ne faille, celte laille efl: pour les entretenir enfemble, faifans des enfans l’vn auec Pautre. En apres, de ce ioug tirent les hommes ce bien, qu’ils recouurent de là les nourrilïiers de Les hommgs leurs vieux 3.113. D’auantage, la vie des hommes fe IO ne pouumr mmm paffe, non pas comme des belles, au defcouuert; d%°""m` mais a befoing, comme il elt notoire, de toiét &, de couuerture. Il faut doncques, ii les hommes veulent _ porter quelque chofe de dehors au couuert, qu’ils ayent des gents pour trauailler dehors au vent & à I5 la pluie: car le labour, la femence, le plant, & les paiffages, font befongnes qui fe font au defcouuert, & de celles là tirons nous les commoditez de noftre ` vie. Mais encore quand on aura porté à la maifon ce qui eft neceffaire, fi eft il befoing d’auoir quelqu’vn zo qui le garde, &, qui face les chofes qui ne peuuent ` eitre faiétes que dans le logis. De la couuerture du logis a befoing la nourriture des enfants petits; du logis a befoing la façon du pain que l’on faiét des fruiéts; de mefme aufiî la mefnagerie de la laine, pour 25 en veftir le train de la maifon. Or, pour ce que toutes ces deux mefnageries, & celle de dehors, & celle de dedans, ont meftier de foing & diligence, pour faire ce qui eft neceffaire, Dieu mefme, ce me femble, felt des le commencement la nature de la femme propre 30 pour auoir le foing & prendre la charge de ce qui ell