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· PA MESNAGERIE DE xENo1>H©N 83 gouuernement encore de furcroy, ou les honore de beaux dons, des rencs & eftats honorables. Mais ceux defquels il voit les païs deferts & mal habitez, 35 pour raifon ou de leur rudeiïe, ou infolence, ou pour leur nonchalance, il les punit, & leur ofte leurs oûïces, & eftablit d’autres gouuerneurs. Et faifant Cî~·f>;”· ainli, il femble qu’i1 ne iieftudie pas moins que la l’$îZâ¤î¤· terre foit bien entretenue par les habitans, que de 40 l’auoir gardee bien SL feurement par les garnifons: & encore ce n’elt pas vn mefme gouuerneur qui eft ordonné pour ces deux charges : mais l’vn commande aux gents du païs & laboureurs, & leue fur eux les daces; & l’autre a foubs fa main les gents d’armes 45 gardans les places; & fi celuy là ne garde le païs comme il doit, l’autre qui a le gouuemementdes habi- tans, Sr. le foing de Pentretenement de leur terre, fe plaint de celuy qui eft commis pour la guerre, de ce V que pour eltre le païs mal gardé, fes gents ne le 50 peuuent faire valoir. Mais ii le capitaine donne la commodité aux gents du lieu de trauailler à leur aife, · il accufe à fon tour l’autre capitaine, fil tient la prouince mal peuplee & la laiiïe chaumer. Et de vray il fe voit touliours que par ceux qui font mal leurs 55 terres, ny les gents d’armes ne peuuent eftre entre- tenus, ny les daces payees. Mais aux prouinces où il y a vn Satrape qu’ils appellent, celuy là a le 1`oing & fuperintendance de l’vn & de l’autre. Apres cela, Critobule print le propos, & dit : Pour vray, ô Socra— ` 60 tes, ie penfe que le Roy a autant de foucy du faiét de Pagriculture comme de la guerre, au moins Fil en vfe comme tu dis.