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LA MESNAGERIE DE XENOPHON 81 & demeurer a l’ombre; & encore y a il tel meltier, qu’il faut auoir tout le long du iour ·le vilage au ,feu. Or le corps eltant par ce moyen amolly & elïeminé, ' 35 le cueur melme en deuient plus lalche & moins vigoureux. Aufli ces arts mecaniques donnent plus d’empelchement & retirent les hommes du loucy qu’ils doiuent auoir de leurs amis & de leur ville 2 de forte qu’il elt ailé à cognoiltre que en telles gents 40 les amis ne treuuent guieres de plailirs, ny leur païs guieres grand lecours; &. de là. vient qu’en plulieurs citez, mefmes en celles qui lemblent eltre les plus guerrieres, il n’elt pas loilible à aucun des citoyens de belongner de ces meltiers. Et à moy, dit il, ô I 45 Socrates, de quel me conleilles tu que i’ule? Pollible, dit Socrates, n’aurons nous pas honte d’imiter le roy 1 de Perle: car on dit que pour autant qu’entre les plus beaux & plus neceflaires exercices il eltime l’agriculture & les armes, qu’à celte occalion il elt 50 merueilleufement foigneux de tous deux. Critobule l’oyant parler ainli: Et tu croys cela, dit il, ô Socrates, que le Roy de Perle aye aucun penlement de l’agri- culture? Parauenture, dit Socrates, cognoiitrons nous Fil lien loucie, en y prenant garde de la forte que ie 55 te vois dire. Nous lommes bien d’accord qu’il elt fort Le Roy de . . Peqhfort loigneux du faiét des armes, pour ce que luy melme f,,ig,,wx ordonne à chalque gouuernement, fur quelles nations ES il faut prendre la monition, & à combien il en faut W donner de gents de cheual, des archiers, des tireurs 60 de fonde, des picquiers, qui loient en nombre fuflifant pour eltre mailtres du peuple de lon gouuernement, & pour la garde du païs contre l’ennemy eltranger; II