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LA MESNAGERIE DE xENoP1—1oN 77 ment enuquelque lieu: mais encores tout eft, l’aranger en la place qui luy eft la plus conuenable. Tu dis donc, dit Critobule, ce croy ie, que c’ell: vn point de A 35 la mefnagerie. Quoy donc encores, dit Socrates, il ie te monftre chez l’vn, les feruiteurs tous attachez., par maniere de dire, & ceux là f~enfuyans & fe defrobans fouuent? Et chez l’autre, viuans au large, & trauail- lans franchement & de bon cœur, & ne bougeans 40 iamfais; n’eftimeras tu pas que ie t’ay fait voir vn bel effect & notable de la mefnagerie? Mais bien fort ie t’affeure, dit Critobule. ·Et ii ie te fais cognoiitre Beaux comment en labourant la terre de mefme forte, à peu pres, les vns difent qu’ils en font perdus & deftruis, ,,,J:î,g,,,_ 45 &. les autres ont à gré & à foifon tout ce qui leur fait meîtier, par le moyen de Pagriculture? Ouy, dit Critobule, mais pofiible eft ce pour autant que ceux là defpendent, non pas feulement en ce qu’il faut, mais encores à ce qui leur eft dommageable à eux & 50 à leur bien. Parauenture, dit Socrates, en y a il bien aufïi quelques vns de cette forte, mais d’eux ne parle ie pas maintenant, ainçois d’autres que i’en voy, qui · ne peuuent pas feulement fournir à ce qui leur eft neceffaire, & qui fe difent faire meüier de l’agricul- 55 ture. Et qui fera la caufe de cela, dit il, ô Socrates? le te meneray auiïi vers ceux là, dit il; & apres les voyant à l’œil toy mefme, tu Papprendras, ie croy. Ouy bien, dit il, mais c’eit à fçauoir ü ie pourray. De vray, dit Socrates, il faudra t’effayer, pour voir fi en · 60 aduifant tu pourras cognoiftre la caufe. Et certes il me fouuient bien, auiïi fait il bien à toy, ie croy, que fouuent tu t’es leué de fort bon matin, & as fait