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40 _ ESTIENNE DE LA BoET1E iinement; mais à la plus part, certes, il n’y peut auoir . de fineffe la où _i1 y a tant d’impudence. Les rois d’Alïyrie, & ancore apres eus ceus de Mede, ne fe prefentoient _en public que le plus tard qu’ils pou- uoient, pour mettre en doute ce populas Fils eftoient 5 en quelque chofe plus qu’h©mmes, & laiffer en cette A refuerie les gens qui font volontiers les imaginatifs aus chofes defquelles ils neppeuuent iuger de veue. Ainlî tant de nations, qui furent alles long temps fous - cell: empire Allyrien, auec ce miftere Daccouftumoient IO à feruir si feruoient plus volontiers, pour ne fçauoir _ pas quel maiftre ils auoient, ni à grand’peine Fils en; auoient, & craignoient tous, à credit, vn que perfonne iamais n’auoit veu. Les premiers rois d’Egipte ne fe monftroient gueres, qu’ils ne portaffent tantolt vn IS chat, tantoû vne branche, tantoft du feu fur la telle, & fe mafquoient ainh &. faifoient les bafteleurs; &, en, ce faifant, par Peltrangeté de la chofe ils donnoient àgleurs _ fubieéts quelque reuerence & admiration, où, aus gens_qui_nfeull`ent elté ou trop fots ou trop, 20 alïeruis, ils n’euffent apprefté, ce m’eft aduis, iinonq palletems & rifee. C’elt pitié d’0uïr parler de combien de chofes lestirans du temps palïé faifoient leur profit pour fonder leur tirannie; de combien de petits moiens ils fe feruoient, aians de tout tems trouué ce 25 populas fait à leur polte, `au`quel il ne fçaubient li mal — vmrmmzas i ' _l· ((CK1l8. plus pàlft >). I3. (( PCl`fOl’lIlC l’1,üllOlÈ 7),. _ 2. « auoir allez de finefl`c_». . x5. « qu`ils ne portafl`ent_,_tz1nt0(t , , « de quoy ils ne peuuent ». vne branche ».· ' 5 _ ro. «f·acc0uftumerent ng. 25. « ils fe feruoientgrzgndement, xx. « pour ne fçauoir quel ». _ ayans trouué ce populasp. _ _