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DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE 3I 25 terres gueres de gens fçauans ni n’en demande. Or, communement, le bon zele & afïeëtion de ceux qui ont gardé maugré le temps la deuotion à la franchife, pour ii grand nombre qu’il y en ait, demeure fans eiïeét pour ne ûentrecongnoiftre point: la liberté leur 30 eit toute oftee, fous le tiran, de faire, de parler & quaii de penfer; ils deuiennent tous iinguliers en leurs fantaiies. Doncques Mome, le Dieu moqueur, ne fe moqua pas trop quand il trouua cela à redire en l’homme que Vulcan auoit fait, dequoi il ne lui 35 auoit mis vne petite feneitre au cœur, afin que par la on peut voir fes penfees. L’on voulliit bien dire que Brute, Calle & Cafque, lors qu’ils entreprindrent la deliurance de Romme, ou pluitolt de tout le monde, ne - voulurent pas que Ciceron, ce grand zelateur du bien 40 public f»il en fut iamais, fuft de la partie, & eitimerent fon cœur trop foible pour vn fait ii haut : ils fe fioient bien de fa volonté, mais ils ne fraffeuroient point de fon courage. Et toutesfois, qui voudra difcourir les faits du temps paffé & les annales anciennes, il Ben 45 trouuera peutou point de ceus qui, voians leur païs mal mené SL en mauuaifes mains, aient entrepris d’vne intention bonne, entiere 8L non feinte, de le deliurer, qui n’en foient venus à bout, & que la liberté,.pour vaxurmrus 25. « gueres dé plus fçauans qu’il 36. « L’on a voulu dire ». n’en demande ». 37. «& Caffe, lors qu’ils tirent 28. « en demeure fans etïeët ». l`entrepril'e de la deliurance ». go. « de faire & de parler ». gg. « ne voulurent point que Ci- g1.« ils demeurent tous fingu- ceronn. « liers J). · 46. « ayant entrepris d’vnc bonne 32. « Et pourtant Momus ne fe intention de le deliurer, qu’ils n‘en m0CqUZ POS [TOP 7). - ' fOl€l’È VCDUS à bout D. ,.