Page:La Bhagavadgita, trad. de Senart, 1922.djvu/97

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moi seul ; non que je sois en eux ; ce sont eux qui sont en moi.

13. Aveuglé par ces triples produits des gunas, tout cet univers est impuissant à me reconnaître au-dessus d’eux, impérissable.

14. C’est que ce monde illusoire des gunas, manifestation de ma puissance divine, est difficile à traverser ; ceux-là seuls le franchissent qui viennent à moi.

15. Ils ne viennent pas à moi, ces pécheurs, ces insensés, les derniers des hommes, qui, se laissant égarer par l’illusion, tombent au niveau des esprits méchants[1].

16. De quatre sortes, ô Arjuna, sont les gens de bien qui m’adorent : l’homme qui souffre, l’homme passionné de savoir, l’homme qui poursuit la richesse et celui qui possède la connaissance, ô taureau des Bhâratas.

17. De tous, le premier est celui qui, possédant la connaissance, s’applique infatigablement et se voue à moi uniquement ; car je suis infiniment cher à celui qui possède la connaissance, et lui à moi.

18. Tous sont des êtres d’élite ; mais celui qui

    rents stages de la nature et de la vie, tous les êtres transitoires de tout ordre.

  1. Cf. ci-dessous IX, 12 et plus loin, XVI, 6 sq.