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guenille mortelle en pensant uniquement à moi rejoint mon être ; là-dessus aucun doute.

6. Quelque existence que conçoive celui qui, au terme de sa vie, se sépare du corps, c’est à cette condition qu’il passe, ô fils de Kuntî ; toujours c’est dans cette condition qu’il revit.

7. Pense donc à moi en tout temps et combats ; l’esprit et la pensée fixés sur moi, c’est à moi que tu viendras ; rien de plus certain.

8. Celui, ô fils de Pṛithâ, qui, l’esprit concentré dans la pratique du yoga, et incapable de s’en laisser distraire, pense le divin Purusha suprême, va à lui.

9. Celui qui se souvient du Sage primordial, du Maître, plus ténu que l’atome ; auteur de l’univers, pour qui aucune forme n’est imaginable, qui a l’éclat du soleil, qui demeure par delà la ténèbre ;

10. Celui qui, au moment du grand départ, la pensée inébranlable, concentrée dans la dévotion et dans l’effort du yoga, sait ramener entre ses sourcils toute sa puissance vitale, celui-là va au divin Purusha suprême.

11. Cette demeure, que les connaisseurs du veda déclarent impérissable, où pénètrent les ascètes libérés de la passion, en vue de laquelle on pratique la chasteté, je te la vais décrire en raccourci.

12. Quand, fermant toutes les issues sur le