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dont témoignent encore, par leurs traces, la mythologie, les noms propres et des restes d’art de forme particulière.

De tous ces cultes de nom divers, et dont l’énumération serait trop longue ici, le plus ancien est sans contredit celui du Kronos des Pélasges, dont la colline située au Nord d’Olympie porte encore le nom : Kronion. De même que la fondation d’Olympie remonte aux temps mythiques, de même aussi l’institution des Jeux est attribuée à des héros préhistoriques : nous la retrouvons surtout dans la légende d’Œnomaos et Pélops. Œnomaos, roi de Pise, avait promis sa fille Hippodamie à celui qui pourrait le surpasser à la course des chars. Plusieurs concurrents avaient déjà été vaincus et mis à mort par Œnomaos, quand Pélops vainquit le roi, après avoir corrompu Myrtilos, son conducteur de char. C’est ainsi que, Œnomaos étant mort dans la lutte, l’heureux vainqueur put obtenir Hippodamie et avec elle le royaume de Pise.

C’est à cette légende que, contrairement aux données historiques, on faisait remonter l’institution des courses de chars, qui furent réellement introduites après divers autres concours gymniques. C’est pourquoi la tradition s’était vue dans la nécessité d’admettre qu’après une période de décadence, les Jeux Olympiques avaient été interrompus, et qu’ils n’avaient été repris qu’à l’époque de l’invasion dorienne, où les Étoliens se rendirent maîtres de l’Achaïo. C’est à Ipilitos, descendant d’Oxyle roi d’Étolie, qu’on attribuait le rétablissement et l’organisation dévinitive des Jeux Olympiques. C’est lui, en effet, qui conclut avec les Spartiates un traité en vertu duquel fut instituée la trêve sacrée.

Cette trêve était imposée à toutes les villes grecques qui prenaient part aux Jeux Olympiques, pendant une période déterminée, nommée hiéroménie ou mois sacré et qui commençait quelques jours avant pour finir quelques jours après la célébration de ces Jeux. Ce fut surtout l’Élide, une ville, dont le site correspond à celui de Gastouni d’aujourd’hui, qui bénéficia des avantages de cette trêve, par laquelle il était interdit à toute milice étrangère de traverser en armes ce territoire sacré, sous peine de verser un tribut considérable au temple de Jupiter Olympien.

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