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me serait impossible d’en dire davantage, car l’excès du plaisirs m’ôte la raison d’en conserver la mémoire.

Nous ne restâmes qu’une heure ensemble, il fallut absolument me retirer chez moi, bien satisfait du bonheur que m’avait fait goûter mon adorable tante ; mais extrêmement fâché qu’il eut été si court. Abeline me prévint que sur les neuf heures du matin même, elle partirait pour la campagne, afin d’éviter la visite de monsieur Osmond, qui ne manquerait pas sûrement de venir lui faire ses adieux avec quelque intention amoureuse.

De nouveau remonté dans mon logis, je me mis à mon premier poste, je veux dire au lit, où je dormis copieusement. Lapierre, mon valet, vint m’éveiller sur les onze heures, malgré que je ne l’en eusse point chargé : « Monsieur, me dit-